Les activités de l’équipe « Nucléosides & Effecteurs Phosphorylés », se situent à l’interface chimie/biologie. Les thématiques développées concernent la recherche de nouvelles cibles thérapeutiques et de modes d’action inédits dans le traitement de cancers ou d’infections pathogènes (virus, parasites). Ces aspects impliquent notamment la mise au point de nouvelles méthodologies de synthèse dans le domaine de la chimie des constituants des acides nucléiques (hétérocycles, nucléosides et nucléotides) comme la mise en œuvre d’approches de ciblage et de vectorisation. Plus récemment, nous nous sommes également intéressés au développement de méthodologies de synthèse éco-compatible permettant l’obtention de (bio)molécules phosphor(n)ylées (chimie du phosphore).

Nos Thématiques

Analogues de nucléosides et virus émergents. La récente pandémie de Covid-19 nous rappelle notre vulnérabilité aux virus, et plus particulièrement aux virus ARN émergents. Parallèlement à une approche prophylactique (vaccins), le développement d’antiviraux capables d’inhiber l’ARN polymérase virale, qui joue un rôle central dans le cycle de réplication virale, constitue une approche thérapeutique complémentaire. L’inhibition de l’ARN polymérase au moyen de petites molécules est une stratégie essentielle qui complète la vaccination, visant à offrir un traitement curatif efficace des formes graves de la maladie. A ce titre, les analogues nucléosidiques, connus pour leurs multiples applications dans les traitements antiviraux et leur potentiel en chimiothérapie antivirale depuis des décennies, peuvent apporter une réponse thérapeutique efficace.

Analogues de nucléosides et cancers. Les analogues de nucléosides représentent également une famille thérapeutique très largement utilisée le traitement d’hémopathies malignes et de certaines tumeurs solides. Historiquement, l’utilisation de ces composés en chimiothérapie antitumorale fut leur premier domaine d’application. Toutefois, l’apparition de phénomènes de résistance peut cependant limiter dans certains cas leur utilisation en clinique. A ce titre, la recherche de nouveaux analogues de nucléosides cytotoxiques peut apporter une réponse thérapeutique efficace dans le traitement de cancers.

Le paludisme, appelé également « fièvre des marais », est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. A ce jour, le paludisme demeure la parasitose la plus importante. Face à la multirésistance de Plasmodium aux antipaludiques actuels, la recherche d’antipaludiques appartenant à de nouvelles classes chimiques s’impose et peut-être envisagée au travers du criblage empirique de chimiothèques ou de la conception rationnelle d’inhibiteurs enzymatiques. A titre d’exemple, la découverte des acyclonucléosides phosphonates (ANPs) a marqué le début d’une nouvelle ère dans la lutte contre les infections virales liées notamment au virus de l’immunodéficience humaine, du virus de l’hépatite B ou encore du cytomégalovirus. Plus, récemment cette famille de composés s’est également avérée capable d’interférer avec d’autres pathogènes comme par exemple celui responsable du paludisme. Notre équipe de recherche étant engagée depuis de nombreuses années dans la conception et la synthèse d’analogues de nucléotides, nous développons actuellement de nouvelles familles de composés incluant des ANPs et des analogues de nucléoside carbocycliques phosphonates.

En raison du rôle fondamental des nucléosides et des nucléotides dans la vie cellulaire, la conception d’analogues constitue une approche attractive en chimiothérapie, notamment pour le traitement du cancer et des infections virales. Habituellement, leur efficacité thérapeutique nécessite une métabolisation complexe en leurs formes polyphosphorylées (nucléotides) correspondantes impliquant des kinases et/ou d’autres enzymes activatrices codées par le virus ou présentes naturellement dans les cellules. A titre d’exemple, les nucléosides 5′-triphosphates résultants agissent comme substrats et/ou terminateurs de chaîne lors de la biosynthèse des acides nucléiques. L’étape limitante dans ce processus de métabolisation est souvent la première (mono-phosphorylation), afin de contourner cette limitation, la conception et la synthèse de pro-médicaments (prodrogues) constitue l’un des axes de recherche historiques de l’équipe.

La chimie verte est devenue un enjeu majeur dans le domaine de la chimie et de l’industrie. Elle vise à concevoir et à mettre en œuvre des procédés chimiques respectueux de l’environnement, notamment en réduisant l’utilisation de substances dangereuses et la génération de déchets polluants, en privilégiant des matières premières renouvelables plutôt que des ressources épuisables, tout en consommant moins d’énergie. Dans ce contexte, notre équipe développe des méthodes de synthèse alternatives et innovantes de molécules phosphorées d’intérêt  (dinucléotides, bisphosphonates, …) en privilégiant l’éco-compatibilité, avec un focus sur la mécanochimie et la photochimie. La mécanochimie permet de réaliser des réactions chimiques par broyage en offrant la possibilité de réduire voire de s’affranchir de l’utilisation de solvants organiques souvent toxiques, tout en améliorant l’efficacité et la mise en œuvre des synthèses. Cette approche est actuellement peu développée dans le domaine de la chimie des nucléotides et oligonucléotides. La photochimie connait un essor sans précédent car elle permet la préparation par voie radicalaire de molécules à haute valeur ajoutée et/ou sensibles dans des conditions relativement douces. En parallèle, nous nous intéressons à la synthèse de molécules phosphorées via l’utilisation d’alternatives aux solvants organiques usuellement utilisés afin de réduire l’impact environnemental.

Les membres de l’équipe

Suzanne PAYROTTES

DIRECTRICE

S. Peyrottes est diplômée en chimie de l’Université de Montpellier (France) et a obtenu son doctorat en 1995 sous la direction du Dr J.J. Vasseur, où elle s’est consacrée à la synthèse et l’étude d’oligonucléotides modifiés. Elle a ensuite rejoint le groupe du Dr M.J. Gait au MRC (Cambridge, Royaume-Uni) en tant que postdoctorante, où elle a travaillé sur la synthèse en phase solide de conjugués oligonucléotides-peptides. En 1999, elle a été nommée Chargée de Recherche par le CNRS et elle est actuellement directrice de recherche. Ses centres d’interet concernent la conception d’agents thérapeutiques potentiels pour traiter les infections et les cancers, le développement de nouvelles méthodologies de synthèse liées aux composants des acides nucléiques. Elle dirige l’équipe « Nucléosides & Effecteurs Phosphorylés » depuis 2015.

BERTRAND Colin
Colin Bertrand

Contrat à durée déterminée ,Ingénieur d'études

CHEVIET Thomas
Thomas Cheviet

Contrat à durée déterminée ,Ingénieur de recherche

Image de remplacement
Dimitri Dessaint

stagiaire M2

ÉGRON David
David Égron

Maître de conférences des universités

David Egron a obtenu son doctorat en chimie organique à l’Université de Montpellier en 1999 sous la direction du Dr. Gilles Gosselin, dans le domaine des prodrogues nucléotidiques. Après avoir travaillé pendant 2 ans comme ingénieur de recherche au sein de la société Idenix Pharmaceuticals (ex-Novirio) et occupé pendant 1...

GUILLOU Anaïs
Anaïs Guillou

Doctorant

LEFèBVRE-TOURNIER Isabelle
Isabelle Lefèbvre-Tournier

Professeur des universités

MATHé Christophe
Christophe Mathé

Professeur des universités

PéRIGAUD Christian
Christian Périgaud

Professeur des universités

Christian Périgaud a obtenu son doctorat (1991) à l’Université de Montpellier sous la direction du Dr G. Gosselin dans le laboratoire du Pr. J.-L. Imbach où il a travaillé sur la chimie des nucléosides. De retour à Montpellier, après un stage postdoctoral avec le Pr. J.-P. Sommadossi, il a été...

PEYROTTES Suzanne
Suzanne Peyrottes

Directeur de recherche

S. Peyrottes est diplômée en chimie de l’Université de Montpellier (France) et a obtenu son doctorat en 1995 sous la direction du Dr J.J. Vasseur, où elle s’est consacrée à la synthèse et l’étude d’oligonucléotides modifiés. Elle a ensuite rejoint le groupe du Dr M.J. Gait au MRC (Cambridge, Royaume-Uni)...

ROUANET Sonia
Sonia Rouanet

Adjoint technique

Mme S. Rouanet travaille à l’Université de Montpellier depuis décembre 2004 en tant qu’assistante technique de recherche et de formation. Elle a été promue Technicienne de recherche et de formation en 2023. En 2006, elle a rejoint l’IBMM où 50% de son activité est réalisée au sein du Département des...

ROY Béatrice
Béatrice Roy

Professeur des universités

Béatrice Roy a obtenu un doctorat en chimie organique à l’Université de Grenoble en 1993, où elle a travaillé sous la direction du Prof. M. Fontecave sur la conception d’inhibiteurs de la ribonucléotide réductase. Elle a réalisé des stages post-doctoraux d’abord à l’Université de Grenoble, puis à l’Université Paris Sud...

Publications de l’équipe